Isabelle

Isabelle
Le Panier Saisonnier   

Plants – Légumes – Confitures - Fruits
Réquista - Lincou

Dans sa serre, Isabelle nous présente ses plants d'aubergines

1 Qu’est-ce que tu aimes faire dans ton travail ?

J’aime partir du semis et mener la culture jusqu’au bout. De la graine à la vente du légume. Et j’aime arriver au marché avec le produit surprise, avoir mis en place une culture qui sera en décalé avec celle des jardiniers. Amener des fenouils fin avril par exemple. Et lorsque j’ai un stand avec plein de couleurs, je suis contente.

 

2 Qu’est-ce qui te pèse ?

Ce qui me pèse le plus c’est de travailler sur deux lieux différents éloignés de 6 km l’un de l’autre : les serres sont sur Réquista et je cultive un terrain en bord du Tarn sur Lincou. C’est lourd en termes d’organisation : gérer les cultures et mener conjointement à bien la production des plants.

 

3 Qu’est-ce qui a du sens, te donne entière satisfaction ? Qu’est-ce que tu réussis ?

Réfléchir ma fertilisation, ma rotation de cultures de manière à éviter les ravageurs* (c’est une partie de cache-cache endiablée…) car je mets un point d’honneur à ne pas utiliser de pesticide sur ce que je cultive.

 

4 As-tu des sujets de colère ?

Quand j’ai mal prévu mon coup, je le paye… La colère c’est contre moi.
 

5 - 6 Qu’elle est la première chose que tu fais le matin en arrivant sur ton lieu de culture ? La dernière ?

J’ai donc deux lieux de culture. En ce moment (mi avril) je commence par Réquista, je dévoile mes plants, je regarde s’ils ont besoin d’eau, et je les arrose au besoin. Et s’il fait beau j’ouvre les serres assez rapidement. Je ne descends à Lincou (si le travail le demande), que lorsque la température et la ventilation des serres sont adéquates, soit environ entre 10h et 18h, et selon la météo. Puis en fin de journée je retourne sur Réquista, voiler et fermer les serres.

 

* pucerons, noctuelles, araignées rouges, punaises…

 

7 Comment en es-tu arrivé là ? Ce métier ?

C’est une reconversion professionnelle. Quand nous sommes arrivés en Aveyron avec mon mari, j’ai fait un travail alimentaire dont je me suis vite lassée. Nous avons fait construire une maison, j’ai planté trois pieds de tomates dans le jardin, ça m’a plu. Je me suis dit pourquoi tu n’en ferais pas ton métier ?

J’ai été licenciée cette année là, c’est bien tombé ! J’ai aussitôt entamé une formation pour passer le BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole) qui est fortement conseillé pour s’installer.

J’ai trouvé un maître de stage pas trop loin de la maison. Il aurait fallu que je tourne davantage chez d’autres maraîchers pour acquérir plus d’expérience mais j’étais pressée de m’installer. C’était il y a 12 ans, le 1er février 2011.

 

8 Est-ce que tu en vis ?

Non si on raisonne en terme de SMIC. Sur les douze ans il y en a deux où j’ai pu sortir un revenu de 1000€ mensuel : les deux ans où j’ai travaillé avec Jean Maistre, un autre maraicher. Mais je nourris ma famille, je n’ai pas à acheter de légumes et je transforme (ratatouille, sauce tomate, confitures, sirops…)

 

9 En quoi peut-on t'être utile, nous, adhérents de la Sauce Locale ?

L’an passé j’ai fait appel aux adhérents de la Sauce Locale pour un chantier désherbage à Lincou, c’était joyeux et efficace ! Alors pour d’autres chantiers pourquoi pas ! Et lorsque la Sauce Locale organise des événements, les coups de mains sont bienvenus.