Amélie - Le Rucher d'Amélie

Amélie

Le Rucher d’Amélie
Miel - Pain d’épice

Saint-Cirgue

Amélie examine un cadre de ruche
 

1 Qu’est ce que tu aimes faire dans ton travail ?

J’aime travailler dans la nature avec le vivant, c’est une forme de liberté. Je suis apicultrice.

 

2 Qu’est-ce qui te pèse ?

Le changement climatique ! Et la mortalité des abeilles. 30 % cette année.

La sècheresse, les pesticides et le varois, cette sorte de tique apparue dans les années 80, qui s’habitue aux traitements et qu’on n’arrive plus à combattre. Et le frelon asiatique dans la Vallée du Tarn !

 

3 Qu’est-ce qui a du sens, te donne entière satisfaction ? Qu’est-ce que tu réussis ?

J’aime voir comment, à partir du mois de mars, les ruches se développent. J’aime récolter le miel, diviser mes colonies… C’est si intéressant, les abeilles sont très intelligentes.

 

4 As-tu des sujets de colère ?

La prise de conscience des gens, elle tarde. Ce n’est pas une colère, plutôt une lassitude. Avec le changement climatique, c’est trop tard mais certains vont comprendre, d’autres non, peut-être changerons-nous notre mode de fonctionnement. L’eau… c’est une catastrophe.

 

5 Qu’elle est la première chose que tu fais le matin en arrivant au rucher ?

Je regarde les abeilles voler, je les observe sortir, entrer, est-ce qu’elles ont du pollen ou pas. J’ouvre toujours une ruche pour voir si tout va bien dedans, s’il y a bien des œufs partout, s’il y a du miel sur les couronnes…

Bien sûr cela dépend de la saison, ça démarre à fond en mars et je sais que de mars jusqu’en juin je ne vais pas arrêter.

 

6 Qu’elle est la dernière chose ?

Le soir je range ma tenue apicole,  les gants, le lève-cadre...

Le lève-cadre ? Les abeilles ont tendance à mettre de la propolis partout pour boucher et la cire colle,  à mains nues tu ne peux pas lever le toit d’une ruche, sortir les cadres, le lève-cadre c’est une sorte de levier.

Je mets le tout dans la voiture si je dois repartir le lendemain ou à la miellerie, une ancienne grange retapée avec une salle d’extraction, une chambre chaude pour que le miel reste au chaud et un coin pour ranger les pots.

 

7 Comment en es-tu arrivé là ? Ce métier ?

J’étais aide-soignante. Je saturais. Je cherchais autre chose à faire en parallèle. Je ne voyais pas. Un bilan de compétence m’avait aidée sur ma personnalité mais pas forcément sur ce que je voulais faire. J’avais besoin d’être dans la nature.

J’avais un ami qui avait une ruche, je lui ai demandé de m’apprendre. Ca m’a plu. J’ai eu quelques ruches mais en autodidacte ce n’était pas évident. J’ai alors pris un congé sabbatique pour faire une formation en apiculture et puis j’ai commencé tout en étant aide-soignante, mon métier d’apicultrice. Je me suis auto financée, j’ai pris du matériel d’occasion… Quand la vaccination obligatoire est arrivée, j’ai refusée, je suis partie vers les abeilles !

 

8  Est-ce que tu en vis ?

Non, je n’en vis pas encore. J’ai un compagnon qui m’aide pour le transfert des ruches et je perçois les indemnités du chômage.

 

9 En quoi peut-on t'être utile, nous, adhérents de la Sauce Locale ?

Les adhérents consomment « local », c’est déjà super. Que ça se développe peut-être ? La vie est chère d’accord mais si tu fais des choix, que tu fais confiance à un producteur qui met tout son amour dans son métier…